2017/03/23
2017/03/19
L'atelier de l'automne.
Aujourd'hui
je suis descendu à l'atelier, comme un baume au cœur ça m'a fait.
Il y a des
dessins partout, sur le canapé, sur ma table, sur le sol, sur un drôle d'objet
noir qui fait office de bibliothèque.
C'est
comme revivre un automne, parsemé de feuilles que j'aurais toutes griffonnées.
Je
voudrais m'y rouler dedans mais je suis trop grand et Loup et mon âme le font déjà
!
Loup me
dit, parce qu’il a fait avec moi la formation de moniteur-éducateur, que
l'atelier c'est une représentation symbolique du plus profond de moi-même,
alors je regarde le plus profond de moi, les dessins trônent dans la pièce.
Elle
est là, j'ai toujours su que mon dessin était une petite fille. Discrètement
cachée derrière le lit, elle n'ose venir. Loup, mon Ame et moi, on hésite à
s'approcher. On voudrait qu'elle vienne de son plein gré, qu'elle nous dise au
moins bonjour, qu'elle se roule dans les feuilles avec nous. Mais elle n'ose
pas.
Elle est
si fragile me dit mon âme. C'est bien vrai qu'elle a l'air fragile, elle
ressemble à une goutte d'eau. Puis l'Artiste apparaît, lui, il la voit pas
comme ça , il veut en faire sa femme, pour ne devenir qu'un. Moi je lui dis,
pourquoi qu'elle ne resterait pas là, entre nous, elle est si innocente,
qu'est-ce que je fais à vouloir l'exposer... l'Artiste s'énerve, lui il pense
différemment, il me dit qu'elle est grande, qu'il faut voir à l'intérieur
d'elle, que c'est moi la fragilité. Lui me dit que bientôt, il sera avec elle à
New York au Moma, qu'ils feront la couverture du New Yorker, du musée de l'illustration
à Strasbourg, du centre George Pompidou à Paris ou le musée d'Orsay, puis qu'à
la fin ils mourront au côté de Basquiat, Steinbeck, G.Herimann et
Apollinaire.
Loup, mon âme
et moi on se voit qu'ici, à La-Boissière. La seule fois où l'ont se voit loin
c'est lorsqu'il nous parle de l'Inde et qu'on distribue des bandes dessinées
aux enfants Indiens. C'est la seule chose que nous voyons. Il s'approche de la
petite fille et d'un envol, elle part, des gouttes d'eau tombent. Dans
l'atelier il n'y a plus d'automne, on se regarde tous penaud et l'Artiste s'en
va en rouméguant parce que je lui ai
dit que c'était sa faute. Tout en me fusillant du regard il me dit que si je ne
veux être ne serait-ce qu'un illustrateur, je me devais d'apprivoiser au plus vite
ce drôle d'animal...Qu'il n'était plus possible que je fasse la danseuse au
vent sur mon papier.
Je
remonte, ivre de colère, je perds encore une fois, Loup me dit que c'est pas
grave "Viens on va écrire, si tu peux pas dessiner viens on écrit
encore". Je regarde mon portable pour voir la réponse d'Elena, elle m'a répondu
" Travaille bien et bonne journée" car j'ai dit que j'irais à
l'atelier.
Loup et moi on s'est souri et la colère m'a quitté, j'avais dit en
fait "Je vais au plus profond de moi-même, chercher ce qu'il y a de plus
beau."
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